L’armée de Madiane

Dieu montra clairement non seulement que c’est Lui qui donnait la victoire à qui Il voulait, mais aussi qu’un tout petit groupe bien organisé et déterminé est tout à fait capable de faire tomber une grande armée, prétendue inébranlable, désordonnée, mollassonne et anky￾losée par le nombre et le poids des habitudes.

Donc, au moment choisi par Dieu, pendant la nuit et par surprise, les 300 hommes de Gédéon « sonnèrent du cor et brisèrent des cruches. De la main gauche, ils saisirent les torches et ils crièrent : « Guerre pour le Seigneur et pour Gédéon ! ». Tous les hommes du camp de Madiane se mirent à courir, à pousser des cris, dans tout le camp, chacun tourna l’épée contre son compagnon et ils s’enfuirent (…). Cent vingt mille guerriers tombèrent, Madiane fut soumis par les fils d’Israël et ne releva plus la tête. (Jg 7, 20-22. 8,10.28).

Face aux signes du temps qui vient, cette leçon ne peut laisser indifférent aucun prêtre, responsable ou fidèle un tant soit peu engagé dans la vie de l’Eglise catholique. A quoi ressemblent nos paroisses, nos pastorales, notre diocèse : à l’armée de Gédéon, unie, fervente et guidée par le Seigneur ? ou à l’armée de Madiane, un peu trop sûre d’elle, impréparée, et dont les guerriers, ne sachant pas se reconnaître mutuellement, tournent l’épée les uns contre les autres ?

Les mois qui viennent constituent un exaltant défi pour vous, chers catholiques de Martinique. Défi qui traverse toute votre vie depuis l’intimité des couples et des familles, jusqu’à vos engagements sociaux et politiques, en passant par votre voisinage ou votre vie professionnelle. Mais le lieu fondamental où se vérifiera ce choix entre l’esprit de Madiane et l’esprit d’Israël, c’est l’Eglise. Etes-vous prêts, chers prêtres, chers diacres, chers religieux(ses), chers frères et sœurs responsables laïcs, et tous les autres fidèles petits et grands, à constituer une Eglise « de conviction » organisée autour de votre pasteur pour la bataille qui vient, plutôt que de fréquenter une Eglise « d’appartenance » pour les habitudinaires de la médiocrité religieuse ? Je suis disposé, pour ma part, à ce que le Seigneur réduise l’Eglise à « 300 soldats » motivés plutôt que 22000 tchoupèpè… Attention, nous ne visons pas une Eglise « de purs et durs », des pharisiens qui se croiraient au-dessus des autres, mais

une Eglise de saints qui sont prêts à s’unir pour répondre, dans l’amour de tous, à l’Amour unique de notre Dieu. Vous, catholiques de Martinique, curés et paroissiens, membres de groupes et d’associations, notamment les plus fervents, êtes-vous disposés à « prêter l’oreille » à l’unité, et à laisser tomber les mauvaises habitudes où chacun tire la couverture à soi ? Êtes-vous partants pour entrer dans le corps de l’Eglise, à travailler avec d’autres et à épouser la visée pastorale commune

discernée par votre pasteur ? Le choix vous appartient.

Juste un exemple-test : pouvez-vous, en lisant cet article, énumérer les 4 résolutions du Plan pastoral CAP2025 défini il y a un an déjà par le diocèse ? Si « oui » , vous êtes « en Israël », il ne reste plus qu’à se mettre au combat. Si « non », vous êtes en Madiane : pour le meilleur ou pour le pire, les petites communautés politiques ou religieuses, actives et illuminées, qui grignotent et harcèlent régulièrement notre grande famille catholique ont de beaux jours devant elles…

+ Fr David Macaire, Archevêque

de Saint-Pierre et Fort-de-France ■

Dieu montra clairement non seulement que c’est Lui qui donnait la victoire à qui Il voulait, mais aussi qu’un tout petit groupe bien organisé et déterminé est tout à fait capable de faire tomber une grande armée, prétendue inébranlable, désordonnée, mollassonne et anky￾losée par le nombre et le poids des habitudes.

Donc, au moment choisi par Dieu, pendant la nuit et par surprise, les 300 hommes de Gédéon « sonnèrent du cor et brisèrent des cruches. De la main gauche, ils saisirent les torches et ils crièrent : « Guerre pour le Seigneur et pour Gédéon ! ». Tous les hommes du camp de Madiane se mirent à courir, à pousser des cris, dans tout le camp, chacun tourna l’épée contre son compagnon et ils s’enfuirent (…). Cent vingt mille guerriers tombèrent, Madiane fut soumis par les fils d’Israël et ne releva plus la tête. (Jg 7, 20-22. 8,10.28).

Face aux signes du temps qui vient, cette leçon ne peut laisser indifférent aucun prêtre, responsable ou fidèle un tant soit peu engagé dans la vie de l’Eglise catholique. A quoi ressemblent nos paroisses, nos pastorales, notre diocèse : à l’armée de Gédéon, unie, fervente et guidée par le Seigneur ? ou à l’armée de Madiane, un peu trop sûre d’elle, impréparée, et dont les guerriers, ne sachant pas se reconnaître mutuellement, tournent l’épée les uns contre les autres ?

Les mois qui viennent constituent un exaltant défi pour vous, chers catholiques de Martinique. Défi qui traverse toute votre vie depuis l’intimité des couples et des familles, jusqu’à vos engagements sociaux et politiques, en passant par votre voisinage ou votre vie professionnelle. Mais le lieu fondamental où se vérifiera ce choix entre l’esprit de Madiane et l’esprit d’Israël, c’est l’Eglise. Etes-vous prêts, chers prêtres, chers diacres, chers religieux(ses), chers frères et sœurs responsables laïcs, et tous les autres fidèles petits et grands, à constituer une Eglise « de conviction » organisée autour de votre pasteur pour la bataille qui vient, plutôt que de fréquenter une Eglise « d’appartenance » pour les habitudinaires de la médiocrité religieuse ? Je suis disposé, pour ma part, à ce que le Seigneur réduise l’Eglise à « 300 soldats » motivés plutôt que 22000 tchoupèpè… Attention, nous ne visons pas une Eglise « de purs et durs », des pharisiens qui se croiraient au-dessus des autres, mais

une Eglise de saints qui sont prêts à s’unir pour répondre, dans l’amour de tous, à l’Amour unique de notre Dieu. Vous, catholiques de Martinique, curés et paroissiens, membres de groupes et d’associations, notamment les plus fervents, êtes-vous disposés à « prêter l’oreille » à l’unité, et à laisser tomber les mauvaises habitudes où chacun tire la couverture à soi ? Êtes-vous partants pour entrer dans le corps de l’Eglise, à travailler avec d’autres et à épouser la visée pastorale commune

discernée par votre pasteur ? Le choix vous appartient.

Juste un exemple-test : pouvez-vous, en lisant cet article, énumérer les 4 résolutions du Plan pastoral CAP2025 défini il y a un an déjà par le diocèse ? Si « oui » , vous êtes « en Israël », il ne reste plus qu’à se mettre au combat. Si « non », vous êtes en Madiane : pour le meilleur ou pour le pire, les petites communautés politiques ou religieuses, actives et illuminées, qui grignotent et harcèlent régulièrement notre grande famille catholique ont de beaux jours devant elles…

+ Fr David Macaire, Archevêque

de Saint-Pierre et Fort-de-France ■