Mi zafè !


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dimanche 24 mai 2020
Diocèse de Martinique

Pas la peine de commenter sans cesse la crise du Covid-19 : on ne parle que de ça depuis 3 mois ! Sur la planète entière, ou presque, on s’est arrêté, on est resté chez soi. Tous les commentaires ont été faits, tous les avis ont été échangés. On a appris la contamination et même le décès de personnes célèbres, on a écouté quotidiennement les chiffres de la mortalité, on a vu défiler des scientifiques, des médecins, des politiques, des économistes et surtout des journalistes. Même les moins savants, ou les moins spirituels, ont donné leur avis…on était confiné et on a regardé la télé !...

De même, est-ce bien nécessaire de gloser sur les événements politiques de ce trimestre ? Élections municipales, événements du 22 Mé… beaucoup de réactions ont été suscitées çà et là. Les groupes WhatsApp de copains, de familles, de collègues, les pages Facebook ou les profils Instagram et autres réseaux divers ont fait siwawa à force de commentaires, de vidéos, de photos, de dessins humoristiques et de plaisanteries diverses. Nous avions besoin de communiquer, d’échanger, de parler et nous avons utilisé les réseaux !.... On était confiné et on a cliqué sur les smartphones !...

On pourrait aussi philosopher sur le fait d’avoir été privé de détente pendant un temps si long : pas de sorties, pas de spectacles, pas de sport, pas de cinéma, pas de plages, pas de restaurants… L’ennui et la déprime étaient tels qu’en fin de compte, pour la survie des agoulous-McDo-dépressifs les plus addicts, certains drives ont dû rouvrir… Pour les professionnels comme pour les consommateurs, il y a de quoi gémir, à bon droit, de ce grand trou noir qui nous a privés des salles obscures emblématiques de la vie culturelle… On était confiné, on a regretté le grand écran !…

Je ne ferai pas non plus de grands commentaires sur le temps très particulier qu’a vécu l’Eglise. En effet, dépi mitan Karen’m-la, la Simen’n Sent rivé, Pâk tonbé anlè nou, tan paskal an-ni pasé fioup-fiap, sé Pantkôt’ ki té mantché : piès lanmès, piès konfésyon, piès chimen’d’kwa… Légliz fèmen ! presbitè fèmen !… Ébé Bondié ! Les événements forts qui rythment la vie de nos âmes, de nos familles, de nos paroisses, de notre diocèse ont été mis sur pause par la crise. Nous avons dû recourir à des subterfuges, du virtuel : nous avions besoin de célébrer, d’être nourris spirituellement, d’être enseignés, de prendre des décisions. Il fallait vivre en Eglise... On était confiné, on s’est branché sur Internet !...

Toutes ces réalités sont graves, mais rendons-nous à l’évidence : la grande affaire, la grande révélation derrière tous ces événements est d’un autre ordre :

Information = Télévision

Communication = Smartphone

Détente = grands écrans

Messe = Internet

…sans parler du télétravail, du commerce, des jeux vidéo ou encore des démarches administratives !

Ainsi, quelle que soit la dimension de notre vie, nous voilà quasi-dépendants des écrans. Ils sont là, partout et tout le temps : bienvenue dans Matrix ! Notez que ce n’est pas une critique, mais un constat. Il faudra y réfléchir ; voici deux pistes :

1. Victimes de notre époque, nous passons plus de temps sur nos écrans que devant le Seigneur… Ah ! si le Bon Dieu nous semblait aussi nécessaire que les écrans ! De quoi faudra-t-il jeûner au prochain carême !?

2. Victimes par excellence, beaucoup de nos jeunes sont totalement dépendants des écrans. Où cela peut-il nous mener !? J’espère que le joueur de flûte de Hamelin n’a pas échangé sa flûte pour un écran… Mi zafè !

+ fr. David Macaire

Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France

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