Faut-il donc rêver d’un autre monde et même… d’une autre Église ? Ce genre d’idée « déthéologisée » pour guitariste à cheveux longs a tout pour exciter ceux qui se situent dans le camp des « progressistes » et qui estiment que l’Eglise doit être en perpétuelle réforme, adaptée à l’esprit du temps… Inversement, tout cela affole ceux qui estiment que l’Eglise, issue d’une « Tradition » bimillénaire, de la transmission de siècle en siècle d’un héritage spirituel et doctrinal, doit rester stable et ne rien modifier de ce qu’elle a reçu.
Cette opposition est idiote ! Car, comme disait le pape Benoît XVI : « En aucune façon, l’Église ne peut se limiter à une pastorale de l’‘‘entretien’’ en faveur de ceux qui connaissent déjà l’Évangile du Christ. L’élan missionnaire est un signe clair de la maturité d’une communauté ecclésiale » (Verbum Domini, n° 95). Quand l’Eglise se réforme, c’est toujours pour revenir au Christ, par l’Évangile, la Charité, la Prière, le Service et la Mission.
Ainsi, les mots « rêve », « changement », « réforme » devraient réjouir les « tradis » autant que les « progressistes ». Ce qui change, c’est le monde, pas l’Évangile. L’Église, entre les deux, est envoyée par le Christ vers le monde, convoquée dans le monde par le Christ.
L’Église rêve d’un autre monde ! Elle en a le droit et même le devoir. C’est le mandat qu’elle a reçu du Christ : « Allez dans le monde entier et faites des disciples » (Mt 28,19), « annoncez que le Royaume de Dieu est tout proche ! » (Mt 10,7). Le « prince de ce monde » ne chôme pas, la mission de l’Église est urgente. En cette année politique (lois bioéthiques, immigration, élections municipales…), les fidèles du Christ ne peuvent et ne doivent pas se taire, ils doivent entrer dans l’arène. Le temps est à l’engagement, au témoignage, à l’évangélisation, à la Mission ! Je félicite les chrétiens qui s’engagent aujourd’hui dans le monde culturel, associatif, professionnel ou politique. Prions pour que, quelle que soit l’ardeur de la bataille, l’Évangile demeure leur unique règle de vie et que l’Esprit-Saint mette sur leurs lèvres des paroles de Paix.
Le monde aussi rêve d’une autre Église. Souvent, il souhaite une Église qui lui ressemble avec beaucoup de relatif et peu d’absolu, instrumentalisée pour influencer les peuples. C’est de bonne guerre. Nous devons être très prudents envers l’esprit du temps.
Par contre, l’Église est sainte, mais les chrétiens sont pécheurs. C’est pourquoi le monde a le droit de nous donner parfois quelques leçons. Les fils de ce monde nous humilient quand nous nous écartons de ce que nous devons être, quand nous nous replions sur nous-mêmes, quand nous manquons de sérieux dans les affaires du Seigneur, quand nous ne vivons pas ce que nous annonçons… Et ils ont bien raison ! Dans la parabole du gérant malhonnête (Lc 16,1-16), Jésus ne prend-il pas l’exemple de l’habileté des fils de ce monde pour encourager ses disciples à être, eux aussi, des « pros » pour les affaires de Dieu !?
Celui qui a des oreilles, qu’il entende ! (Mt 11,15).
+ fr. David Macaire
Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France
Faut-il donc rêver d’un autre monde et même… d’une autre Église ? Ce genre d’idée « déthéologisée » pour guitariste à cheveux longs a tout pour exciter ceux qui se situent dans le camp des « progressistes » et qui estiment que l’Eglise doit être en perpétuelle réforme, adaptée à l’esprit du temps… Inversement, tout cela affole ceux qui estiment que l’Eglise, issue d’une « Tradition » bimillénaire, de la transmission de siècle en siècle d’un héritage spirituel et doctrinal, doit rester stable et ne rien modifier de ce qu’elle a reçu.
Cette opposition est idiote ! Car, comme disait le pape Benoît XVI : « En aucune façon, l’Église ne peut se limiter à une pastorale de l’‘‘entretien’’ en faveur de ceux qui connaissent déjà l’Évangile du Christ. L’élan missionnaire est un signe clair de la maturité d’une communauté ecclésiale » (Verbum Domini, n° 95). Quand l’Eglise se réforme, c’est toujours pour revenir au Christ, par l’Évangile, la Charité, la Prière, le Service et la Mission.
Ainsi, les mots « rêve », « changement », « réforme » devraient réjouir les « tradis » autant que les « progressistes ». Ce qui change, c’est le monde, pas l’Évangile. L’Église, entre les deux, est envoyée par le Christ vers le monde, convoquée dans le monde par le Christ.
L’Église rêve d’un autre monde ! Elle en a le droit et même le devoir. C’est le mandat qu’elle a reçu du Christ : « Allez dans le monde entier et faites des disciples » (Mt 28,19), « annoncez que le Royaume de Dieu est tout proche ! » (Mt 10,7). Le « prince de ce monde » ne chôme pas, la mission de l’Église est urgente. En cette année politique (lois bioéthiques, immigration, élections municipales…), les fidèles du Christ ne peuvent et ne doivent pas se taire, ils doivent entrer dans l’arène. Le temps est à l’engagement, au témoignage, à l’évangélisation, à la Mission ! Je félicite les chrétiens qui s’engagent aujourd’hui dans le monde culturel, associatif, professionnel ou politique. Prions pour que, quelle que soit l’ardeur de la bataille, l’Évangile demeure leur unique règle de vie et que l’Esprit-Saint mette sur leurs lèvres des paroles de Paix.
Le monde aussi rêve d’une autre Église. Souvent, il souhaite une Église qui lui ressemble avec beaucoup de relatif et peu d’absolu, instrumentalisée pour influencer les peuples. C’est de bonne guerre. Nous devons être très prudents envers l’esprit du temps.
Par contre, l’Église est sainte, mais les chrétiens sont pécheurs. C’est pourquoi le monde a le droit de nous donner parfois quelques leçons. Les fils de ce monde nous humilient quand nous nous écartons de ce que nous devons être, quand nous nous replions sur nous-mêmes, quand nous manquons de sérieux dans les affaires du Seigneur, quand nous ne vivons pas ce que nous annonçons… Et ils ont bien raison ! Dans la parabole du gérant malhonnête (Lc 16,1-16), Jésus ne prend-il pas l’exemple de l’habileté des fils de ce monde pour encourager ses disciples à être, eux aussi, des « pros » pour les affaires de Dieu !?
Celui qui a des oreilles, qu’il entende ! (Mt 11,15).
+ fr. David Macaire
Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France
Dans la même catégorie
-
Diocèse de Martinique
Les réseaux et la raison
« Mé Zanmi », il y a plus grave : en eux-mêmes, les réseaux ne sont pas mauvais, mais l’usage que nous en faisons, surtout dans une petite île, peut [...]
lundi 16 décembre 2024
Mots de l'évêque -
Diocèse de Martinique
Ba yo fòs, siouplé !
Nwèl ka rivè1 ! Selon la tradition, nous allons bientôt faire nos courses : cadeaux, décoration, nourriture… Tout sera prêt. Mais pour célébrer [...]
lundi 2 décembre 2024
Mots de l'évêque -
Diocèse de Martinique
Pauvre Martinique !
Ne me donnez pas du poisson, apprenez-moi à pêcher ».
lundi 18 novembre 2024
Mots de l'évêque