Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde… DONNE-NOUS LA PAIX !


Informations

samedi 19 décembre 2015
Diocèse de Martinique

Ce dimanche, au moment même où j’ouvrais avec vous la Porte Sainte de la cathédrale, notre pays vivait un moment important de sa démocratie ! Nouvelle collectivité pour la société de Martinique, nouveau temps pour l’Eglise : le jubilé de la miséricorde. Quel lien peut-on faire entre les deux évènements ?

La Démocratie est une belle chose ! En effet, demander à tout un peuple de s’exprimer pour choisir les dirigeants des affaires publiques est certainement la plus belle manière de trouver la paix. Cependant, les passions qui se déploient lors des campagnes électorales sont si vives et parfois si immatures que les élections laissent souvent une blessure dans le cœur du peuple. La politique, il faut le reconnaître, divise les hommes et les femmes, divise les familles, divise les populations… Est-ce vraiment la volonté de nos leaders ? Et surtout, est-ce la volonté de Dieu !?

Il y a d’abord beaucoup de paroles dures, parfois violentes, tant de malédictions prononcées sur les idées et malheureusement sur les personnes. Nul n’en sort indemne dans aucun camp : élus ou pas, beaucoup de candidats ont l’impression d’avoir été salis. Chacun se sent rejeté, voire haï par une partie de la population. Et puis, il y a les résultats qui, cela est inévitable, font des uns des vainqueurs et des autres des vaincus. Des heureux et des malheureux. Mais personne n’est vraiment heureux dans une famille quand d’autres membres sont malheureux. La parole de Dieu nous dit que lorsqu’un membre souffre tous les membres souffrent avec lui (1 Cor 12,26).

J’ai entendu les passions se déchaîner au cours de la campagne, j’ai regretté les attaques et les paroles agressives qui ont pu être prononcées. Et nous savons que le mal marque beaucoup plus que le bien. Les belles choses, la volonté de ceux qui veulent servir le bien commun, les moments de partage, les propositions positives, la noblesse de l’engagement politique des candidats et des militants, les rencontres faites çà et là... ne se sont pas vus, pas assez en tout cas !

Je ne veux pas à mon tour donner des leçons ni même me situer « au-dessus » de la mêlée. Mais il m’appartient de rappeler à tous que le temps qui s’est ouvert pour la Martinique, au moment même où j’ouvrais la Porte Sainte, doit être le temps de la Paix ! La paix pour tous signifie que chacun choisisse de faire la paix, en tout cas la cherche !

Le temps de la Miséricorde, proclamé dans la cathédrale ce dimanche, m’invite à apporter une parole publique de bénédiction et d’encouragement à tous les acteurs de la vie publique, et de ces élections en particulier. Au nom du Seigneur, que votre engagement à tout niveau vous rende fiers, que des pardons soient accordés pour les paroles et les rumeurs blessantes, que les nouveaux dirigeants se sentent accompagnés même par l’opposition, et que l’opposition se sente écoutée dans ses propositions. Bref, que tous cherchent la Paix, et que le Seigneur Jésus donne la Paix à ceux qui la cherchent.

Lui seul, l’Agneau de Dieu, enlève le péché… Alors, laissez-moi vous le redire : MISERICORDE !

+ David Macaire

Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France

La Démocratie est une belle chose ! En effet, demander à tout un peuple de s’exprimer pour choisir les dirigeants des affaires publiques est certainement la plus belle manière de trouver la paix. Cependant, les passions qui se déploient lors des campagnes électorales sont si vives et parfois si immatures que les élections laissent souvent une blessure dans le cœur du peuple. La politique, il faut le reconnaître, divise les hommes et les femmes, divise les familles, divise les populations… Est-ce vraiment la volonté de nos leaders ? Et surtout, est-ce la volonté de Dieu !?

Il y a d’abord beaucoup de paroles dures, parfois violentes, tant de malédictions prononcées sur les idées et malheureusement sur les personnes. Nul n’en sort indemne dans aucun camp : élus ou pas, beaucoup de candidats ont l’impression d’avoir été salis. Chacun se sent rejeté, voire haï par une partie de la population. Et puis, il y a les résultats qui, cela est inévitable, font des uns des vainqueurs et des autres des vaincus. Des heureux et des malheureux. Mais personne n’est vraiment heureux dans une famille quand d’autres membres sont malheureux. La parole de Dieu nous dit que lorsqu’un membre souffre tous les membres souffrent avec lui (1 Cor 12,26).

J’ai entendu les passions se déchaîner au cours de la campagne, j’ai regretté les attaques et les paroles agressives qui ont pu être prononcées. Et nous savons que le mal marque beaucoup plus que le bien. Les belles choses, la volonté de ceux qui veulent servir le bien commun, les moments de partage, les propositions positives, la noblesse de l’engagement politique des candidats et des militants, les rencontres faites çà et là... ne se sont pas vus, pas assez en tout cas !

Je ne veux pas à mon tour donner des leçons ni même me situer « au-dessus » de la mêlée. Mais il m’appartient de rappeler à tous que le temps qui s’est ouvert pour la Martinique, au moment même où j’ouvrais la Porte Sainte, doit être le temps de la Paix ! La paix pour tous signifie que chacun choisisse de faire la paix, en tout cas la cherche !

Le temps de la Miséricorde, proclamé dans la cathédrale ce dimanche, m’invite à apporter une parole publique de bénédiction et d’encouragement à tous les acteurs de la vie publique, et de ces élections en particulier. Au nom du Seigneur, que votre engagement à tout niveau vous rende fiers, que des pardons soient accordés pour les paroles et les rumeurs blessantes, que les nouveaux dirigeants se sentent accompagnés même par l’opposition, et que l’opposition se sente écoutée dans ses propositions. Bref, que tous cherchent la Paix, et que le Seigneur Jésus donne la Paix à ceux qui la cherchent.

Lui seul, l’Agneau de Dieu, enlève le péché… Alors, laissez-moi vous le redire : MISERICORDE !

+ David Macaire

Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France

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