Rangez votre chambre... et changez vos coeurs !


Informations

vendredi 16 février 2024
Diocèse de Martinique

C'est un signe qui ne trompe pas ! En dehors des enfants et des adolescents qui ne sont pas encore éduqués, des adultes qui n'ordonnent pas leur environnement signalent, de façon évidente, qu'il y a du désordre dans leur coeur

Lorsque nous accumulons des objets inutiles, lorsque nous laissons la poussière s'incruster dans les meubles, les murs et les rideaux, lorsque les papiers ou les ustensiles ne sont ni lavés, ni réparés, ni remis à leur place, lorsque la vaisselle s’accumule et que des coins de la maison (voire des pièces entières) sont entravés par toutes sortes d'objets laissés à l’abandon, c'est que quelque chose ne va pas. Il y a une souffrance, une blessure ; notre âme est entravée, au moins en partie. Une guérison s'impose, il faut faire quelque chose !

Le désordre est le signe d'un malêtre, mais il en est aussi parfois la cause. Les pénitents ou les mourants doivent "remettre de l'ordre dans leur vie" pour trouver la paix. Mettre de l'ordre, c’est comme une confession : cela apporte la paix. Commençons par notre environnement intime : vider et ranger sa chambre ! Des tas de choses qu’on n’a pas touchées depuis des années doivent être jetées, sans un regret : de vieux vêtements, transformés en "ranyon kabann" ; des meubles hors d'âge, emmenés à la déchetterie ; le coin prière, décrassé. Pour finir, un beau coup de balai pour chasser la poussière et du courage (du coeur à l'ouvrage) pour jeter ou pour donner les objets inutiles... L'accumulation de biens de consommation est le stigmate d'un piège du démon. Il nous fait croire que la consommation est source de joie et acte de liberté, alors qu'elle n’est source que de frustration et acte de soumission. Après la chambre, il y a finalement tout le reste de la maison, puis nos sous-sols ou nos extérieurs qui sont souvent les lieux où nous accueillons les visiteurs... Nous avons honte d’une maison qui n'est pas présentable ! Encombré, notre chez nous ne nous permet plus de recevoir des amis, encore moins des étrangers. Des objets morts remplacent des frères et soeurs bien vivants... Ce qui est vrai dans nos vies privées, l’est aussi collectivement !

Quelle honte que ces routes ou ces rues non entretenues et dégradées, ces bâtiments délabrés, ces terrains vagues pleins de saleté que nous ne voyons même plus. Ils sont une honte collective qui révèle et entretient une profonde blessure de notre âme. N’est-ce pas là le signe d’une malédiction, de l’influence d’un esprit mauvais qui pourrit notre lien les uns aux autres et le rapport à notre « propre » terre ? Ainsi, pour l'agrément du voisinage, notre guérison et notre témoignage passent par l’entretien de nos jardins, le nettoyage des immondices extérieurs (qui portent le même nom que l’esprit immonde !) et surtout, surtout, l’enlevage des véhicules hors d'usage ! Il est plus que temps de planter des jardins créoles faits de petits fruits et légumes, de plantes aromatiques et médicinales… et de fleurs bien entendu ! Pourquoi ne pas le faire en « coup de main » avec des frères et soeurs ou des voisins ?

C'est pourquoi ranger sa chambre constitue une première victoire sur l’oppression de ce même démon qui provoque violences et divisions, peurs et rejets, exode et sentiment d'isolement, incapacité à « libérer la joie du vivre-ensemble » et découragement des forces vives… Nous aspirons à une grande délivrance, une grande guérison. Le signe que nous sommes prêts à l’accueillir, c'est précisément le fait de chasser les cicatrices de l’emprise atavique qui nous fait vivre dans le désordre matériel, psychologique, relationnel et spirituel. De tout temps, l’ordre est le signe du Royaume de Dieu et le désordre est le signe du diable. Alors, en ce Carême, rangez votre chambre… et changez vos coeurs ! Ainsi commencent la liberté et la fraternité !

 + Fr David Macaire, Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France ■

Lorsque nous accumulons des objets inutiles, lorsque nous laissons la poussière s'incruster dans les meubles, les murs et les rideaux, lorsque les papiers ou les ustensiles ne sont ni lavés, ni réparés, ni remis à leur place, lorsque la vaisselle s’accumule et que des coins de la maison (voire des pièces entières) sont entravés par toutes sortes d'objets laissés à l’abandon, c'est que quelque chose ne va pas. Il y a une souffrance, une blessure ; notre âme est entravée, au moins en partie. Une guérison s'impose, il faut faire quelque chose !

Le désordre est le signe d'un malêtre, mais il en est aussi parfois la cause. Les pénitents ou les mourants doivent "remettre de l'ordre dans leur vie" pour trouver la paix. Mettre de l'ordre, c’est comme une confession : cela apporte la paix. Commençons par notre environnement intime : vider et ranger sa chambre ! Des tas de choses qu’on n’a pas touchées depuis des années doivent être jetées, sans un regret : de vieux vêtements, transformés en "ranyon kabann" ; des meubles hors d'âge, emmenés à la déchetterie ; le coin prière, décrassé. Pour finir, un beau coup de balai pour chasser la poussière et du courage (du coeur à l'ouvrage) pour jeter ou pour donner les objets inutiles... L'accumulation de biens de consommation est le stigmate d'un piège du démon. Il nous fait croire que la consommation est source de joie et acte de liberté, alors qu'elle n’est source que de frustration et acte de soumission. Après la chambre, il y a finalement tout le reste de la maison, puis nos sous-sols ou nos extérieurs qui sont souvent les lieux où nous accueillons les visiteurs... Nous avons honte d’une maison qui n'est pas présentable ! Encombré, notre chez nous ne nous permet plus de recevoir des amis, encore moins des étrangers. Des objets morts remplacent des frères et soeurs bien vivants... Ce qui est vrai dans nos vies privées, l’est aussi collectivement !

Quelle honte que ces routes ou ces rues non entretenues et dégradées, ces bâtiments délabrés, ces terrains vagues pleins de saleté que nous ne voyons même plus. Ils sont une honte collective qui révèle et entretient une profonde blessure de notre âme. N’est-ce pas là le signe d’une malédiction, de l’influence d’un esprit mauvais qui pourrit notre lien les uns aux autres et le rapport à notre « propre » terre ? Ainsi, pour l'agrément du voisinage, notre guérison et notre témoignage passent par l’entretien de nos jardins, le nettoyage des immondices extérieurs (qui portent le même nom que l’esprit immonde !) et surtout, surtout, l’enlevage des véhicules hors d'usage ! Il est plus que temps de planter des jardins créoles faits de petits fruits et légumes, de plantes aromatiques et médicinales… et de fleurs bien entendu ! Pourquoi ne pas le faire en « coup de main » avec des frères et soeurs ou des voisins ?

C'est pourquoi ranger sa chambre constitue une première victoire sur l’oppression de ce même démon qui provoque violences et divisions, peurs et rejets, exode et sentiment d'isolement, incapacité à « libérer la joie du vivre-ensemble » et découragement des forces vives… Nous aspirons à une grande délivrance, une grande guérison. Le signe que nous sommes prêts à l’accueillir, c'est précisément le fait de chasser les cicatrices de l’emprise atavique qui nous fait vivre dans le désordre matériel, psychologique, relationnel et spirituel. De tout temps, l’ordre est le signe du Royaume de Dieu et le désordre est le signe du diable. Alors, en ce Carême, rangez votre chambre… et changez vos coeurs ! Ainsi commencent la liberté et la fraternité !

 + Fr David Macaire, Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France ■

Dans la même catégorie

  • Diocèse de Martinique

    Les réseaux et la raison

    « Mé Zanmi », il y a plus grave : en eux-mêmes, les réseaux ne sont pas mauvais, mais l’usage que nous en faisons, surtout dans une petite île, peut [...]

    lundi 16 décembre 2024
    Mots de l'évêque

  • Diocèse de Martinique

    Ba yo fòs, siouplé !

    Nwèl ka rivè1 ! Selon la tradition, nous allons bientôt faire nos courses : cadeaux, décoration, nourriture… Tout sera prêt. Mais pour célébrer [...]

    lundi 2 décembre 2024
    Mots de l'évêque

  • Diocèse de Martinique

    Pauvre Martinique !

    Ne me donnez pas du poisson, apprenez-moi à pêcher ».

    lundi 18 novembre 2024
    Mots de l'évêque